Chroniques minoritaires Saison 1 - reboot

 

Bon bon. Dernière publication Avril 2024, on est en avril 2025. On va dire que la grève des scénaristes a retardé la sortie des trois saisons dernières... Je retente la publication saisonnière pour 2025 !

Cet hiver, on m'a raconté une Histoire de flou, par Pierre Léna. C'est l'histoire passionnante de l'observatoire du VLTI (Very Large Telescope Interferometer, à Paranal, au Chili) de l'Observatoire Européen Austral (ESO). Ce projet énorme et sans précédent, porté par des visionnaires qui ont cru dès les années 1970 au potentiel de l'interférométrie (la recombinaison de la lumière de télescopes différents pour atteindre une puissance de résolution surpassant ce que l'on peut faire avec un seul télescope). On ne peut que regretter l'absence de femmes dans cette histoire, et espérer que cela change, mais je peux témoigner que c'est un processus malheureusement extrêmement lent, en particulier dans le domaine de l'instrumentation...

J'ai aussi visité La Maison d'Elinor Caskey, Blackwater T3/6, de Michael McDowell. Beaucoup de choses se passent dans cette maison, en particulier dans la chambre d'ami dans laquelle je n'aimerais pas dormir. L'adversité entre Elinor et Marylove s'intensifie, et ne peut que mal finir (très mal finir). Ensuite, j'ai observé comment La Guerre (Blackwater T4/6) a fait les affaires de la famille Caskey. La scierie fonctionne à plein régime et la famille s'agrandit. Les tomes s'enchaînent et se lisent tout seul, je ne vais pas trop traîner pour lire la suite et fin de cette saga.

Puis j'ai suivi La Route, de Cormac McCarthy. On ne sait pas ce qu'il s'est passé, mais le monde est plongé dans le froid, et recouvert de cendres, les rares survivants luttant pour leur peau. Un homme et son fils, "le petit", parcourent la route vers le Sud, vers un climat hypothétiquement meilleur. Ils n'ont qu'un caddie rempli de ce qu'ils trouvent, des bâches, des couvertures, un revolver avec deux balles. Leur route croisera celle d'autres survivants, qui semblent avoir perdu toute humanité. Un périple haletant et poignant, jusqu'à une fin franchement bouleversante, je ne regrette pas le voyage.

Enfin, j'ai bravé Le silence de la cité, d'Elisabeth Vonarnurg. Je savais que c'était bien, mais je savais plus trop à quoi m'attendre avec ce préquel aux Chroniques du Pays des mères (et il faut dire que la couverture de l'exemplaire prêté par une amie n'aide pas vraiment). Il ne reste que quelques survivants des Cités, désormais des vestiges où la technologie perdure, alors que le reste de l'humanité vit en dehors, de façons beaucoup plus archaïque. Elisa, née dans la dernière Cité encore allumée, est le produit de manipulations génétiques, qui lui permettent de se régénérer, et de vivre plus longtemps. Mais aussi de changer de sexe, ce qui pourrait permettre de ré-équilibrer le défaut de naissances de garçons, qui annonce le pays des mères. Cela amène nécessairement des réflexions sur le genre et l'égalité des sexes. J'ai adoré. Et je suis bonne pour relire les Chroniques du Pays des mères maintenant !

Et en audio, j'ai été accompagnée par le Neuromancien, de William Gibson, durant mes trajets quotidiens. J'étais curieuse de découvrir le texte fondateur du cyberpunk, à la base de mon film favori qu'est Matrix. Le texte ayant été publié en 1984, il est nécessairement un peu daté sur certains aspects qui se voulaient futuristes à l'époque. Certains éléments se retrouvent bien dans le film : les lunettes (qui sont même des verres implantés), les vêtements en cuir, le téléphone qui sonne... Mais je dois avouer qu'en audiolecture pendant la conduite, j'ai eu un peu de mal à suivre par moment, avec le sentiment de ne pas tout saisir (mais en relisant un résumé, je ne pense pas avoir loupé d'éléments critiques). Je vais essayer de ne pas trop attendre pour poursuivre avec le tome suivant (car c'est une trilogie) je suis curieuse de voir si l'histoire se rapproche un peu plus de celle du film, car il y a pour le moment des divergences assez fortes (la cité rastafarienne de Zion est par exemple située dans une station orbitale, et non sous terre ! et la fin laisse peut-être présager une ouverture encore plus prononcée sur l'espace...)

 

Crédits de l'image d'entête : Kelly Sikkema