Résumé : Mars 2143, un corps a été retrouvé dérivant dans un fleuve à Newcastle. Dès le départ, l'équipe qui est mise sur l'enquête sait qu'il ne s'agit pas d'un banal meurtre. L'identité de la victime d'abord : il s'agit d'un North, un des descendants clonés de Kane North, à la tête de Northumberland Interstellar qui détient une grosse part de la production d'énergie sous forme de bioil, une sorte de pétrole à base d'algue. L'autre particularité de ce meurtre, sa signature : le cœur de la victime a été lacéré par une arme en forme de main avec cinq lames à la place des doigts... ressemblances troublantes avec le meurtre de Bartram North perpétré 20 ans plus tôt sur la planète St Libra : une jeune femme, seule survivante du massacre, a été inculpée à l'époque, mais celle-ci a toujours clamé son innocence et soutenu que le meurtrier est un monstre humanoïde à l'odeur de menthe...
Lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire 2015 (roman étranger), La Grande Route du Nord est avant tout une enquête policière qui s'étend de Newcastle, sur Terre, à la planète St Libra gravitant autour de l'étoile Sirius. Dès le départ, on est rapidement pris dans l'intrigue, puisque l'enquête commence dès les premiers chapitres. La narration alterne entre les recherches menées par l'inspecteur Sid à Newcastle, et l'expédition sur la planète St Libra qui a pour but de rechercher la trace potentielle d'une vie extra-terrestre intelligente.
Les deux fils avancent ainsi en parallèle, et l'on se doute bien qu'ils se rejoindront à la fin. L'enquête à Newcastle rame un peu au début, tandis que la partie sur l'expédition sombre de plus en plus dans la paranoïa, essuyant mort suspecte sur mort suspecte. Le tout est agrémenté de flashbacks, qui lèvent doucement le voile sur le personnage d'Angela Tramelo, la seule survivante du massacre au château de Bartram North. J'ai bien aimé cette construction, qui revient même parfois sur des scènes décrites plus tôt dans le roman, mais abordées sous un angle différent et bien sûr révélateur. Il y a juste de temps en temps un petit côté énervant lorsque l'on nous fait comprendre de manière un peu trop insistante et explicite qu'un personnage a un secret, sans bien sûr nous le révéler...
Dans l'ensemble, le roman se lit donc bien. Plusieurs thématiques SF sont présentes, telle le clonage, la réjuvénation, les portails de téléportation, mais on peut regretter qu'elles ne sont pas vraiment approfondies : comme dit plus haut, ce roman m'est paru plus comme un roman policier dans un contexte SF plutôt que l'inverse. D'où ma légère déception au moment des révélations finales, qui n'ont finalement pas une grande teneur en SF (ce n'est pas l'essentiel en tous cas) et sont même un peu niaises à mon goût.
Cependant, j'ai bien aimé l'idée avancée (complètement SF pour le coup, mais assez anecdotique à l'échelle du roman) pour expliquer l'énigme au sujet de l'étoile Sirius. Bleue dans le ciel aujourd'hui, Sirius serait décrite comme rouge dans un passé pas si lointain (2000 ans seulement), ce qui n'est pas vraiment explicable physiquement, surtout sur une si courte échelle de temps (l'explication la plus plausible serait le rougissement dû à une observation de l'étoile bas sur l'horizon... mais c'est bien moins excitant !)
Globalement, j'ai donc passé un bon (et long... peut être trop long) moment en lisant ce roman que je ne regrette pas d'avoir lu. Surtout qu'il inaugure ma première participation au challenge estival Summer Star Wars du RSF blog ! (il était temps...)
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Great North Road
P. F. Hamilton
Pan Macmillian, Tor books, 2012, 976 pages
Publication française chez Bragelonne, 2014
HA! Pas besoin d'être devin pour trouver l'assassin! Une arme en forme de main avec des lames à la place des doigts... C'est Edward aux mains d'argent bien sur!!
RépondreSupprimerHuum j'ai beau me creuser la tête je trouve pas d'explication pour l'odeur de menthe par contre...
Cool cette chronique! :)
Ha Ha Ha !
Supprimer(Bon, je ne dirais pas que l'idée ne m'avais pas traversé l'esprit... ;-)
Ça me fait un peu penser à Carbone modifié un thriller de SF que j'avais assez moyennement apprécié car justement les éléments de sf étaient peu exploités et surtout pas analysés et critiqués par l'histoire. Je crains que ce genre de bouquins ne soit pas trop pour moi mais il faudrait tout de même que je réessaie à l'occasion pour en être sûre.
RépondreSupprimerJe ne connais pas Carbone Modifié, mais je viens d'en lire ta chronique, et effectivement ça semble se rejoindre sur le fait que les éléments de SF sont plus des accessoires. Après (chez Hamilton en tous cas), le suspens est bien là et l'intrigue est quand même bien construite, tout dépend ce que l'on vient chercher bien sûr...
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