mardi 9 décembre 2014

[Chronique] Maître de la matière d'Andreas Eschbach






L'Atalante, Sept. 2013, 640 pages
Traduction : P. Hervieux
Illustration : R. Defossez


Hiroshi Kato est le fils de la blanchisseuse de l'ambassade de France à Tokyo, Charlotte Malroux, la fille de l'ambassadeur. Leur histoire commence lorsqu'ils ont à peine dix ans, le jour où Hiroshi voit Charlotte sortir en chemise de nuit sous la pluie dans le grand jardin de l'ambassade. Quelques jours plus tard, il l'observe jeter un sac plastique à la poubelle. Curieux, Hiroshi se faufile jusqu'à la benne et récupère le sac : il contient une poupée parlante cassée. Passionné de robotique et de mécanique, Hiroshi répare la poupée et la remet aux gardes de l'ambassade. Sa mère et lui sont alors convoqués par la femme de l'ambassadeur, ce qui permettra aux deux enfants de faire connaissance. Dès lors, leurs chemins ne cesseront de se croiser, depuis Tokyo en passant par leurs études aux États Unis, puis tout au long de leur carrière, l'une en paléoanthropologie, l'autre en robotique.

 

Élevé par sa mère dans des conditions modestes, au contact de Charlotte qui grandit dans un environnement aisé, Hiroshi est confronté à la problématique des riches et des pauvres sur Terre. C'est lorsqu'il n'est encore qu'un enfant qu'il trouve une solution pour mettre fin à la pauvreté, en faisant le simple constat que la source de ce problème ne se trouve pas dans l'argent, mais dans la répartition du travail. Si plus personne n'a besoin de travailler, alors tout le monde pourrait vivre comme les gens riches et faire ce qu'il lui plaît !


Ce roman est intéressant car il touche (plus ou moins rapidement) à des thématiques diverses, avec des questions aussi bien de société (le clivage riches/pauvres), écologiques (la question des ressources et des déchets, le réchauffement climatique), la question des origines et de l'avenir de l'humanité, mais aussi de la vie extra-terrestre. La réflexion finale est bien amenée, avec une seconde partie assez intense, en rebondissements et révélations.

Il est cependant un peu long à dévoiler l'intrigue principale. Des indices sont laissés au fil du récit, et même si je suis normalement plutôt naïve et facilement surprise par les dénouements, ici on devine parfois les choses un peu trop facilement. Mais heureusement, cela est moins valable dans la seconde partie du roman. On y trouve de nombreuses petites idées originales même si certaines auraient gagné à être un peu plus développées. Par exemple, ce talent spécial que possède Charlotte, ajoute une petite touche fantastique, voire poétique, mais ne joue finalement pas un très grand rôle et c'est dommage car il est sympa son pouvoir magique !


Au final c'est un roman de science fiction que j'ai trouvé bien écrit, parsemé de concepts assez originaux, et qui prend son temps pour dévoiler l'intrigue, jusqu'au bouquet final. Même si la première partie est un peu longue, la seconde vaut vraiment le coup d'être lue. Je me pencherai très certainement sur d'autres romans de cet auteur, dont c'est ma première lecture.


N.B. : la bande originale d'Interstellar m'a accompagnée durant une bonne partie de ma lecture, et donne une ambiance sonore bien adaptée je trouve :)

9 commentaires:

  1. Si tu dois choisir un roman d'Eschbach, lis sans hésiter Des milliards de tapis de cheveux !

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  2. Je l'ai bien dans ma bibli depuis longtemps, mais la notion de 'tapis de cheveux' m'a toujours un peu rebutée, malgré tout ce qu'on en dit de bien... cela dit, cette lecture l'a bien fait remonter dans la liste ;)

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  3. Un des chefs d’œuvre de la SF si tu veux mon avis, peu importent les cheveux ;-)

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  4. D'accord d'accord, je le fais remonter encore un peu plus alors ;)

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  5. J'ai souvent eu envie de la lire. J'aurais du je pense ;-)

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  6. Un auteur qu'il faut que je découvre aussi pour ma part...

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  7. Je n'ai toujours pas lu Des milliards de tapis de cheveux depuis, mais celui-ci vaut déjà le coup en tous cas.

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  8. Très bon roman, je le recommande à tout le monde.

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